On se dépouille
des mots lancés
comme des pierres
sur les trottoirs
de l’enfance
on se dénude
dans la nuit
on reste au froid
de l’autre côté
des fenêtres éclairées
on est seul
sans main sur l’épaule
toujours seul
dans l’instant
où l’on éprouve
à nouveau
le premier cri
comme un souffle
qui jaillit
du vide