
Le jour
se transforme
en terrain vague
il n’y a plus de sentier
pour guider le pas
les ronces qui griffent les chevilles
se dressent en barbelé
l’aridité prend
l’espace du ventre
il n’y a qu’à espérer
l’éclosion des coquelicots
Le jour
se transforme
en terrain vague
il n’y a plus de sentier
pour guider le pas
les ronces qui griffent les chevilles
se dressent en barbelé
l’aridité prend
l’espace du ventre
il n’y a qu’à espérer
l’éclosion des coquelicots
qui serons nous demain
quand la porte s’ouvrira
saurons nous le chemin
vers la main qui se tend
la bouche saura t-elle
pousser les mots
pourrons nous nous déprendre
de la solitude
comment arrimerons nous
le pas rétréci
aux grands espaces
on attend
les yeux à l’horizon
Les secondes se sont dilatées
les murs sont devenus des frontières
infranchissables.
le corps se retourne sur lui même
en quête de chaleur
le son d’un glas
aux morts sans noms
accompagne le jour
seuls les oiseaux se chantent
de leur innocence
il ne nous reste que les mots
pour tisser ce qui résiste
Nos corps
en vibration
sous le regard
qui veille
il ne nous est
plus besoin
d’une main
sur l’épaule
ce qui nous relie a la présence
du silence entre les mots
Il y a comme un couvercle
qui pèse
sur les jours
on ne sait plus
ce qui ancre
au matin
le pas arrêté
se confine en lui même
le souffle vacille
aux portes du corps
seul le flot des images
en accroche
pour franchir les murs
On attendrait
que quelque chose arrive
ou prenne fin
on serait comme suspendues
aux cordes
du jour étal
les lumières et des ombresdanseraient
enlacées
on ne sait pas
ce qui remue
au fond
comme pour échapper
Tu restes
dans le noir
tu laisses le silence et la nuit
s’emparer de ton ventre
tu n’attends plus
l’heure des mots
le souffle sait le chemin
du vide vers la lumière
il n’y a rien à faire
Dans l’échancrure du jour
la lumière se fait plus douce
on se rapproche
du souffle
à l’abri du mouvement du monde
on reste posé là
à l’endroit désolé
et pourtant sans larmes
juste embrassée
par l’odeur du matin
on avance
les mains vides
la bouche
lestée d’un âpre silence
qu’aurions nous à dire
qui vaille plus
qu’un souffle
Nos yeux
à tant scruter
se sont dépris
de la trame du jour
tout paraît
un peu moins vif
on cherche toujours
à percevoir
au delà
comme si le désir
était une source intarissable